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Exposition "Alphaville" de Claude Lazar s'inspire de l'univers dystopique et visionnaire du film éponyme de Jean-Luc Godard. Dans cette œuvre emblématique, Godard offre une vision futuriste et déshumanisée d'une société où la technologie règne en maître, réprimant les émotions humaines. Ce choix nous interpelle sur les défis contemporains auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.

Les tableaux de Claude Lazar, exposés dans le cadre de "Alphaville", sont une remarquable fusion entre l'art pictural et le langage cinématographique. Initialement attiré par le cinéma militant, Claude Lazar a trouvé dans cette forme d'expression un moyen de donner voix à ses convictions et de toucher un public plus large.
Chaque tableau de Claude Lazar capture l'essence même de la vie urbaine parisienne. À travers ses toiles, les rues de Paris se déploient avec une mélancolie sombre, où les toits des immeubles se fondent dans le ciel chargé de nuages. L'absence des humains dans ces scènes rappelle la déshumanisation du monde contemporain, où les interactions humaines sont souvent reléguées au second plan. Pourtant, au milieu de cette obscurité, une lumière douce et subtile se faufile à travers les fenêtres, créant des jeux de contraste saisissants. Chaque tableau est une invitation à contempler la beauté poétique de ses coins les plus sombres, tout en étant guidé par l'éclat énigmatique de la lumière qui persiste, même dans les moments les plus obscurs.

Claude Lazar est né à Alexandrie, en Égypte, où il a passé ses premières années avant de s'installer à Paris en 1957, suite à la nationalisation du canal de Suez. Son parcours artistique débute après ses études secondaires, lorsqu'il
intègre l'Académie de la Grande Chaumière, puis l'École Nationale Supérieure des Métiers d'Art. Le climat d'effervescence intellectuelle et artistique de mai
1968 le marque profondément. Il participe alors à un stage de cinéma militant à la faculté de Vincennes, centre névralgique de la contestation à l'époque. Son engagement se matérialise dans la réalisation du film « Attention aux provocateurs », critique du rôle du PC pendant la guerre d’Algérie. Impliqué
avec le "Collectif Cinéma Vincennes", il assiste à des événements majeurs comme le colloque "Pour un Front culturel révolutionnaire" organisé par les Cahiers du cinéma pendant le Festival d'Avignon en 1973. C'est là qu'il rencontre le FAP (Front des artistes plasticiens), avec lequel il participe à de nombreuses manifestations engagées.
Son adhésion au Salon de la Jeune Peinture en 1974 marque le début d'une période intense d'activisme artistique et politique. Devenu secrétaire-général du Salon de 1975 à 1977, il s'engage également au sein du Collectif de peintres antifascistes, aux côtés de figures telles que Julio Le Parc et Gérard Fromanger. Leur action commune se traduit par des oeuvres militantes, des expositions engagées et des interventions percutantes, dénonçant les injustices sociales et politiques de l'époque.

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